- PROVISION
- n. f.
Réunion, faite par prévoyance, de choses nécessaires ou utiles, soit pour la subsistance d’une maison, d’une ville, d’une province, soit pour la défense d’une place de guerre. Provision de vin, de blé, sel. Il n’a besoin ni de vin ni de bois pour cette année, il en a sa provision. La place est munie de toutes sortes de provisions de guerre et de bouche. Par extension, Faire provision de livres, faire bonne provision de livres pour la campagne.
Aller aux provisions, faire ses provisions, Se pourvoir des choses nécessaires.
Prov., Provision fait profusion, Quand on a dans un ménage une provision abondante de choses nécessaires à la vie, on en consomme plus que s’il fallait se les procurer à mesure.
PROVISION se dit figurément en parlant des Choses morales, et il signifie Réserve, quantité, dose. Ne cherchez pas à lui donner des ridicules, il en a déjà sa provision, bonne provision, une bonne provision. Cet homme, au cours de ses lectures, a fait provision de lieux communs sur tous les sujets. Il faut avoir une grande provision de patience.
En termes de Palais, il désigne Ce qui est adjugé préalablement à une partie, en attendant le jugement définitif, et sans préjudice des droits réciproques au principal. On lui a adjugé une provision de six mille francs. Provision alimentaire. Sentence de provision. Cet homme ayant été lésé a obtenu une provision de trois mille francs. Gagner la provision.
Il se dit aussi d’une Somme remise en acompte à un mandataire pour couvrir les premiers frais d’une opération, d’un procès, etc.
En termes de Commerce et de Banque, il se dit de la Somme déposée entre les mains de celui sur qui une lettre de change ou un chèque est tiré et qui doit suffire à en opérer le paiement. Faire la provision d’une lettre de change. Un chèque sans provision.
PAR PROVISION
loc. adv.
Provisoirement, en attendant et préalablement. Il a été ordonné par provision qu’il jouirait de la terre, qu’il toucherait la somme en donnant caution.
Il s’emploie aussi dans le langage familier et par plaisanterie. Comme nous ne dînerons qu’à neuf heures, je vais par provision faire un second déjeuner.
L'Academie francaise. 1935.